Je l'attendais depuis si longtemps

Dans ma mémoire, tout est limpide. C'est comme si c'était hier. Chaque soir (vers 16h30/16h45), en rentrant de l'école où j'avais chaque jour appris quelque chose de nouveau (si si), j'étais comme fébrile. Fébrile à l'idée de le retrouver. Je me dépêchais de rentrer, je tapais le code du digicode, je fouillais de la main la boîte aux lettres à la recherche de courrier (jamais pour moi soit dit en passant), j'appuyais sur un premier bouton pour appeler l'ascenseur, j'appuyais sur un deuxième bouton une fois dedans, une fois les portes ouvertes, je me précipitais au devant de la porte de l'appartement, la clef fermement tenue et pointée tel un glaive, deux tours de clef, le cartable jeté par terre dans l'entrée, les chaussures abandonnées au milieu du salon et je me jetais sur lui. Je passais le reste de l'après midi (parce que 16h45 en fait c'est l'après midi) avec lui, confortablement installé, à regarder la télé ou bien à dormir.

Je l'ai revu hier. Après plus de dix ans de séparation. Il y a deux semaines j'ai reçu un coup de téléphone m'annonçant son retour. J'ai sauté de joie. J'ai été le chercher hier soir. Il n'a pas changé. Moi un peu. Il est resté celui que j'avais connu, celui que chacun avait connu. Accueillant. Toujours. Il est venu s'installer chez moi. Il a tout de suite trouvé sa place. Ses marques. Il a su nous mettre à l'aise très rapidement.

Hier, j'ai récupéré le vieux canapé de mes parents.

Haut de page